mardi 20 octobre 2009

Bilan des vendanges 2009


Après les vendanges, c’est l’heure du bilan. Nos vendangeurs ont parcouru des kilomètres, soit 230 km2, mais rassurez vous ils ne tournaient pas sur eux-mêmes ! D’un rang à l’autre, ils ont beaucoup marché. Ce sont 2 249 heures qui ont été consacrées à cette opération de cueillette manuelle du raisin.
Sur nos terroirs de graviers profonds (La Tour de Bessan et Villegeorge), nous avons récolté des Merlots qui affichaient entre 13.2 et 14.6 de degrés naturels tandis que les acidités en fin de fermentation s’élevaient à 4.5 en moyenne (g/l ). En ce qui concerne les Cabernets Sauvignon, leur taux d’alcool naturel s’étend de 11.6 à 13.1 avec des acidités supérieures à celles des Merlots. Quant aux IPT (qui mesurent la teneur en tanins, soit la structure du vin) ils sont élevés : de 52 pour les jeunes vignes à 84 pour les plus âgées.
A Moulis en terroir argileux, les Merlots sont restés plus modestes en terme de degré naturel (13° à 14°2) , ce qui est contraire aux habitudes; c’est notre cuve de vieux Cabernet Franc assemblés aux vieux Petit Verdot qui a gagné le concours avec ses 15° ! Quant aux acidités, comme toujours, c’est à Duplessis qu’elles sont les plus élevées : entre 4.12 et 4.57 sur les Merlots ; les Cabernets Sauvignon dépassent allégrement les 5.
Mais rassurons nous, ces teneurs en acides vont baisser du fait de la seconde fermentation : la malolactique (ce sont des bactéries qui interviennent) ; la disparition de l’acide malique (que l’on retrouve dans les fruits verts et qui est présent dans les raisins mûrs avec des teneurs allant de 1g à 3 g/l) qui se transforme en acide lactique (une fonction acide en moins et un goût plus agréable) permet aux vins de s’assouplir. Il faut donc attendre l’achèvement de ce deuxième processus chimique pour connaître le véritable équilibre du vin.

mardi 13 octobre 2009

Dernier jour de vendange!


Ces vendanges resteront comme les plus longues que j’aurai connu depuis 1981. Une belle récolte qui s’achève sur une journée plus fraîche que d’habitude (6°C le matin et 20°C l’après midi).
Hier, pour la première fois, c’est Duplessis qui a fini le ramassage avant les deux autres propriétés. Habib était très satisfait des cuves de Cabernet Sauvignon (Calenottes, les 3 Pièces, le Chalet): la couleur était au rendez vous et l’état sanitaire irréprochable.
Aujourd’hui Villegeorge a rentré ses derniers sauvignons ainsi que La Tour de Bessan. C’est à Margaux que l’on a commencé la récolte, c’est là aussi que l’on aborde les écoulages en premier. Jean-Luc, dès la dernière benne rentrée, a écoulé ses deux premières cuves de Merlot : des jeunes vignes dont les arômes de fruits rouges embaumaient le cuvier quand nos 23 touristes sont venus pour la « journée gourmande à Margaux ». On sait recevoir les visiteurs tout en rentrant la récolte !
Demain un petit aperçu chiffré de ce beau millésime.

vendredi 9 octobre 2009

L'avis de Jacques Boissenot


C’est l’anniversaire d’Emilie qui tombe en pleine vendange depuis quelques millésimes. Avensan est sous le brouillard matinal, il fait 16°C et on ramasse les Cabernet Sauvignon : d’abord Blanc et Rubio puis Bernet, une jeune vigne prometteuse plantée sur de beaux cailloux. Cette parcelle provient d’un remembrement (résultat de 20 ans d’échange et d’achats !).


Il est 10 h à peine quand après avoir fait notre tour (Duplessis, Villegeorge pour revenir à Tour de Bessan) nous retrouvons Jacques Boissenot. Celui-ci est encore sous le coup de l’émotion des vins servis samedi soir : Villegeorge 1976, 1985, 2003, 2006 ! C’est dans le plus grand silence que nous goûtons les premières cuves finies : notre conseil ne trouve pas d’intérêt à les goûter avant car le sucre masque souvent les tannins. Le verdict tombe : il faut écouler les premières cuves. Jean Luc commencera donc lundi soir pour presser le lendemain.


La récolte s’achève à 17h30. Une journée qui finit tôt, tant mieux pour les équipes qui commencent à trouver ces vendanges un peu longues !

jeudi 8 octobre 2009

Toujours pas de pluie

La matinée ne sera pas pluvieuse malgré les menaces de la météo ; les températures sont encore élevées avec 18°C au début du jour et 23°C avant le coucher du soleil.



Les Cabernets Sauvignon de Gondat sont finis ; on attendra la semaine prochaine pour ramasser la parcelle N°2 qui est mitoyenne mais pas encore à maturité. On vendange la dernière parcelle de Merlot de Duplessis, au lieu dit La Morère. Elle fait plus de 2 ha et remplit deux cuves (pas suffisamment au goût d’Habib !). Les bennes arrivent à 23°C ; heureusement moins chaudes qu’il y a quelques jours. Notre super cuve de vieux Cabernet Franc et Petit Verdot affiche 15° potentiel sur le bulletin d’analyses. Un record !


Les Cabernets Sauvignon sont riches : les degrés vont de 12.5 à plus de 13°. On attend demain Jacques Boissenot avec qui nous allons goûter toutes les cuves finies. Suspense !

mercredi 7 octobre 2009

Nos fameux petits verdots de Moulis


Il fait encore doux ce matin à Moulis quand nos vendangeurs viennent terminer les Petits Verdots. Mais le ciel reste un peu nuageux et la chaleur de la veille ne s’installe pas. Ce sera le premier jour de pluie puisque quelques gouttes tombent quand la dernière remorque arrive au chai vers 17h30.
Le tour des cuviers le matin est très satisfaisant : les premières cuves de Merlot terminées se bonifient à la macération ; elles prennent du volume, tout en conservant ce bon goût de fruit qui semble être une des signatures du millésime. Emilie a le sourire, Jean-Luc aussi ; nous savons que la mati­ère du grand vin de Tour de Bessan est là, pas d’angoisse pour les futurs assemblages. A Villegeorge, même chanson, tout est bon même si certaines  cuves sont encore trop sucrées pour que l’on puisse juger leurs tannins. Quant à Duplessis, la première cuve de jeunes vignes s’étoffant, le sourire est aussi sur tous les visages.
On a l’impression de vivre un conte de fée et ce ne sont pas les quelques gouttes qui tombent dans la soirée qui vont nous faire descendre de notre nuage.

mardi 6 octobre 2009

Troisième semaine de chaleur!...





Il fait chaud dès le lever du soleil : 20°C ; on se croirait en été! La troupe de vendangeurs diminue chaque jour, aujourd’hui nous avons mené encore un rang de moins! Retour sur La Tour de Bessan pour ramasser le matin quelques Cabernets  Sauvignon à Gondat, puis retour à Moulis pour continuer les vieilles vignes. Les Cabernets Franc de Bégu sont magnifiques comme nos petits Verdots ; ces deux parcelles rentrent systématiquement chaque année dans le Duplessis. Il y en a peu mais c’est du concentré de bons fruits et de beaux tannins. Nos vendangeurs rescapés souffrent, il fait 30°C et la vigne n’offre pas d’ombre. Dans les chais, les températures sont maîtrisées, mais il faut toute l’adresse des responsables de chais pour anticiper les pics. C’est une année chaude en tout point. Les nerfs sont mis à rude épreuve.

lundi 5 octobre 2009

Retour à Margaux

La chance continue à nous sourire puisque malgré les prévisions météo pessimistes, le temps reste incroyablement  chaud pour la saison. Nos troupes reprennent le chemin de La Tour de Bessan où les attendent les grappes bleutées de la parcelle N°4 ; cette fois-ci, c’est du Cabernet Sauvignon, plus dur à couper. Il faut presque la journée pour venir à bout de la parcelle tant la chaleur de l’après midi ralentit l’ardeur des cueilleurs. Dans les chais, à Moulis, Habib surveille avec attention les températures de ses cuves qui ont la fâcheuse tendance à grimper ; Sandrine l’aide à réaliser les remontages, arrosant scrupuleusement le chapeau de marc de chacune de ses protégées.

A Villegeorge, la cuve N°23, qui arbore l’insigne du Fouquet’s, est surveillée par Jean-Denis comme le lait sur le feu. Elle a droit à un refroidissement par ruissellement (c’est l’eau du puits !) et deux remontages espacés de plusieurs heures pour bien l’aérer et extraire les tannins et anthocyanes qui se cachent dans les peaux. A la vigne, les  cabernets continuent à mûrir. Il nous reste encore une semaine avant d’avoir tout vendangé.

samedi 3 octobre 2009

Une journée formidable



En ce samedi matin, nous attendons à 8h l’équipe du Fouquet’s : 15 personnes représentant les 300 salariés et de nombreux corps de métiers: les métiers de bouche et le service restaurant, la technique, la comptabilité, les finances, les  achats, le spa, les services de l’hôtel : butler et intendante, le service qualité…Nos hôtes sont ponctuels, le petit déjeuner se partage avec une partie de nos équipes, les autres étant dans les chais. Les présentations se font simplement dans une ambiance détendue et conviviale puis la troupe s’équipe : bottes et tabliers fournis par le Fouquet’s, polos par Villegeorge. Nous sommes étampés des deux logos. Eric Boonstopel qui dirige le Fouquet’s porte la hotte ainsi que Maître Cornette de Saint Cyr et Jérôme Schehr (DAF : directeur administratif et financier) ; Christian Rossi (directeur des Achats) disparait dans les rangs de vigne, accroupi pour couper les grappes, hélé régulièrement par un de ses équipiers qui s’amuse de cette proximité inhabituelle.



L’osmose entre ces deux mondes, celui du luxe de la capitale et celui de la terre médocaine, se fait naturellement. Thierry apprécie l’ambiance détendue mais travailleuse ; tout le monde s’entraide et se réjouit de la qualité de la récolte 2009. La grillade du déjeuner rassemble tout le monde, les discussions sont animées, amicales. Fierté de partager un métier d’un côté et saine curiosité de l’autre font bon ménage. L’ardeur de nos partenaires fait l’admiration des médocains, un respect mutuel s’installe sur des valeurs de travail, de qualité et d’amitié. Le programme est respecté au-delà de nos espérances ; nos hôtes parisiens se révèlent être des coupeurs efficaces et volontaires, les porte hottes ne sont pas en reste. On récolte 6 charges et demi, soit une cuve qui devrait donner ensuite environ 6 000 bouteilles !

Le bonheur se lit sur les visages fatigués en fin de journée.



Tout le monde se retrouve au cuvier autour de Jean-Denis pour voir cette fameuse cuve 23 qui matérialise notre récolte commune.


Le diner clôture cette mémorable journée ; des propos amicaux et des cadeaux s’échangent de part et d’autres. On promet de se revoir. La fin de soirée est chargée d'émotion au moment de se dire au revoir et à l'année prochaine.




Les merlots d'Avensan


La troupe se faufile entre les rangs à Avensan pour récolter une plante qui commence à prendre de l’âge ! Chez nous quand une parcelle n’a pas 10 ans, elle garde ce statut . Les grappes sont mûres, sucrées et conservent ce bon goût de fruit réservé à ceux qui n’ont pas dépassé la date de maturité. Au-delà, à  surmaturité, les Merlots tournent au pruneau, et perdent leur origine, celle du terroir qui les a vus naître. A Villegeorge, on est fier de nos racines ; on aime retrouver ce style unique, cette grâce, cette trame de tannins élégante, cette finesse de l’arôme. Jean Denis, au chai, tempère les cuves en fermentation pour mieux les « travailler » : deux remontages avec aération en début de fermentation ; on sent la fraise des bois, la violette et le cassis. Le 2009 est en train de se faire…Demain, un grand jour s’annonce : on attend 15 personnes de l’équipe du fameux Fouquet’s Barrière (vous savez, sur les Champs Elysées au coin de la rue Georges V). On va travailler ensemble, partager concrètement une journée de récolte. Encore une histoire fabuleuse à raconter.

jeudi 1 octobre 2009

Journée Vieilles vignes à Moulis

La journée s’annonce plus chaude dès le matin : 16°C ; les vendangeurs sont partis arpenter les règes au petit jour. Après la parcelle des Pommiers, ils ont vendangé les plus vieilles vignes de la propriété : le Chalet, mélange de Merlot et de Cabernet Franc . Le temps s’étire : beaucoup de marche pour un faible butin ! la récolte est maigre mais de grande qualité. Habib, Sandrine et Jérôme accueillent la vendange et soignent les premières cuves dans les chais de Duplessis.
A Soussans, on rentre la parcelle de Merlot de Cenot, qui fait partie des meilleures de La Tour de Bessan. Peu de rendement, une couleur d’encre, encore une belle cuve en perspective.
La fatigue commence à se lire sur certains visages ; mais il reste encore quelques longues journées en perspective avant de tout ramasser.